Aurélie Lafourcade crée, et photographie aussi la matière “en mouvement”.
Les marques, les griffures, les plis, les creux, les strates…
Elle la suggère, la raconte avec ses encres, ses pigments et des matériaux divers.
Elle ne s’interdit rien, explore, regarde, intériorise, toujours émerveillée par la beauté et la poésie qui se cachent partout…
Expérimenter, tâtonner, éprouver, laisser la place à l’accident, tout lâcher pour trouver le souffle qui vient de l’âme.
Le corps apparaît parfois, celui des femmes en particulier; esquissé, plus ou moins affirmé, sensuel et mystérieux.
L’aléatoire, l’abstraction du corps, les encres qui se mêlent, comme une calligraphie de l’âme…
Ses thèmes de prédilection sont liés au passage du temps, à l’érosion, à “l’invisible” et à l’imperfection qui révèle la beauté.
“Je suis très touchée par la philosophie japonaise où le concept de beauté est associé à l’imperfection, c’est l’art du kintsugi.”
Tout se transforme, la matière devient chair et vice versa, à travers un cycle qui se répète à l’infini, l’inconscient guide l’artiste dans l’acte de création, dans ce qui “advient”.
Textures, rudesse de la toile ou douceur du papier, permettent ce travail subtil où les couches se superposent, jouent avec les noirs profonds, les transparences, les empreintes, et laissent apparaître ses “paysages oniriques” où chacun peut s’approprier l’œuvre et y projeter son propre espace mental.
Pour l’artiste, il s’agit aussi d’évoquer “la douleur de vivre et le bonheur d’exister”.